Le jour paraît sur Giverny.

Du haut de son moulin, une vieille dame veille, surveille. Le quotidien du village, les cars de touristes… Des silhouettes et des vies. Deux femmes, en particulier, se détachent : l’une, les yeux couleur nymphéa, rêve d’amour et d’évasion ; l’autre, onze ans, ne vit déjà que pour la peinture. Deux femmes qui vont se trouver au coeur d’un tourbillon orageux. Car dans le village de Monet, où chacun est une énigme, où chaque âme a son secret, des drames vont venir diluer les illusions et raviver les blessures du passé…

Quatrième de couverture, éditions Pocket

 

A force d’entendre et de lire des critiques dithyrambiques sur les Nymphéas Noirs de Michel Bussi, on finit forcément par succomber à la tentation de le lire… Je n’ai pas dérogé à la règle et me suis retrouvée dans les rues de Giverny, pendant près de 500 pages, à humer le parfum des roses trémières qui bordent les fossés, à observer la prairie et l’étang si chers à Monet. L’auteur, sans prétention particulière, nous délivre des anecdotes instructives sur Claude Monet, ses œuvres, sa vie et ses marottes de vieux peintre atteint de cécité grandissante, rendant encore plus vivant le décor du roman.

Malgré tout, l’intrigue, contrairement aux habitudes de Bussi, a un rythme lent, presque monotone… L’enquête traine, beaucoup trop… Les personnages, bien qu’attachants pour certains, peuvent manquer d’épaisseur. Comment adhérer à l’histoire d’amour entre le flic fraîchement muté en Normandie, blouson de cuir et vieille moto Tiger Triumph, et l’institutrice fatale, à la beauté renversante et aux yeux couleur nymphéa?  Avec ces deux personnages, tout n’est que disproportion et caricature. On n’y croit pas un seul instant… Michel Bussi passe le pari d’enchevêtrer les parcelles de vie de trois femmes, de mélanger le passé avec le présent, en y glissant subtilement des incohérences rendant ainsi la résolution de l’énigme par nos simples neurones bien difficile, voire impossible.

Et c’est cela qui m’a le plus dérangée. Je me suis sentie flouée. Oserais-je dire que Michel Bussi agit de manière sournoise? Sans doute, oui, tant les incohérences embrouillent l’esprit du lecteur. Même en refermant le livre, certaines pièces du puzzle ne parviennent pas à s’imbriquer et des détails s’avèrent grotesques par trop d’invraisemblance. Cependant, il est difficile d’entrer dans plus de détails sans prendre le risque d’en dévoiler la fin.

Malgré tout, la grande force de Michel Bussi réside en sa capacité à tenir le lecteur en haleine, jusqu’au bout. Pris au piège, ce dernier ne peut que poursuivre sa lecture pour en connaître le final (apogée aux dires de certains, périgée pour moi).

Paru aux éditions Pocket en 2013 et couronné de cinq pris littéraires en 2011

 

2 réflexions sur “Nymphéas noirs ♥

    1. Un avion sans elle, oui 😉. Mais ne les enchaîne pas les uns après les autres. Les ficelles sont, souvent et malheureusement, calquées sur le même modèle. Une bonne lecture de vacances pour moi, ou lorsqu’on est bien fatiguée et que la tête a besoin d’être vidée 😉. Bref, Michel Bussi ne fait pas partie de mon Top Ten d’auteurs

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